La justice, dans le cadre d’affaires juridiques, peut être amenée à mettre les communications (téléphoniques, Internet, mails, tchats, géolocalisation, …) de personnes ciblées sur écoute. Ces écoutes seront bientôt instantanées, centralisées chez une seule et même plateforme : la PNIJ gérée intégralement par THALES. Chaque nouvelle écoute fait l’objet d’une demande de la part d’un Officier de Police Judiciaire. Les écoutes liées à chaque affaire sont étanches entre elles et protégées par un certificat qui garantit l’accès aux seuls membres de la justice concernées. L’aspect centralisé de cette plateforme fait peser un risque de fuite d’écoutes (écoutes ayant abouties ou non à une condamnation) en cas de piratage.
Les services de renseignements ont toujours existé, dans tous les pays. Si ce type d’écoutes existent depuis longtemps, il n’a jamais été aussi simple de collecter et d’exploiter des données depuis l’avènement du tout numérique. En France, les accès administratifs peuvent concerner les données suivantes :
Les motifs sont assez larges :
Ce sont différents dispositifs d’exception liés à des vagues d’attentats terroristes qui ont finalement été fusionnés dans la loi française via la LOPPSI et Loi de Programmation militaire. Il est important de suivre le cadre de ces écoutes et de s’assurer qu’elles soient ciblées, encadrées et non pas massives et systématiques. Les révélations d’Edward Snowden ont démontré que l’écoute massive de la population n’est plus de l’ordre du fantasme.
“Le terrorisme est la meilleure arme politique, puisque rien ne fait réagir davantage les gens que la peur d’une mort soudaine.” — Adolf Hitler
Les fichiers de l’état et européens posent également des questions quant à la fiabilité des informations qu’ils contiennent et quant à l’exploitation, et au recoupement que l’on peut en faire.
La France a été alertée dès 1974 sur ces problématiques, lors de son projet avorté SAFARI qui consistait en l’interconnexion des fichiers nominatifs de l’administration française, notamment par le biais du numéro INSEE. Suite à un article de Philippe Boucher dans Le Monde intitulé « SAFARI ou la chasse aux français », le projet a été abandonné et les lois informatique et libertés ont été créées. La Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés (CNIL) a ensuite été mise en place pour veiller à la bonne application de ces lois.
Le rôle de la CNIL est le respect des lois informatique et libertés doit faire l’objet d’une vigilance constante, car si le fichier unique du projet SAFARI n’existe pas, le nombre de fichiers n’a de cesse de croître.
Un rapport de la cour des comptes indique que :
A titre d’information le terme vidéosurveillance a été remplacé par le terme novlangue vidéoprotection dans la loi depuis la LOPPSI II en 2010. Il est important de comprendre que ces deux termes désignent un seul et même type dispositif.
La généralisation des systèmes de surveillance pose également le problème de l’exploitation qui peut être faite d’une telle masse de données.
“Un peuple prêt à sacrifier un peu de liberté pour un peu de sécurité ne mérite ni l’une ni l’autre, et finit par perdre les deux.” — Benjamin Franklin